La périnatalité, c'est quoi?

La période périnatale recouvre les temps de conception, de grossesse, d’accouchement et les premiers jours avec le nouveau-né.

• Le processus de conception est différent pour chaque personne en fonction de son désir de materner. En fonction de leur histoire, certaines le perçoivent très tôt après la puberté alors que d’autres le ressentent plus tardivement. Par ailleurs, on peut rencontrer parfois des difficultés à procréer et avoir recours à une assistance médicale pour faire aboutir ce désir. La durée d’attente avant la conception est variable selon les cas.

Après la période de conception, la période de grossesse est variable selon les personnes aussi, malgré une période de gestation d'environ neuf mois (trente-neuf semaines) qui se découpent en trois trimestres. Certaines naissances peuvent s’effectuer auparavant. Le nouveau-né est considéré comme prématuré et il a besoin d’une assistance médicale.

• Durant le premier trimestre, la libération massive d’hormones entraîne de profonds changements corporels (gonflements et hypersensibilité de la poitrine, essoufflement, jambes lourdes, etc.) et le métabolisme s’accroît de 10 à 25% (augmentation du rythme cardiaque, des besoins caloriques, du volume sanguin et respiratoire, etc.). Avec la fatigue, la personne vit des manifestations émotives souvent incontrôlables (hyperémotivité, larmes, fous rires) et des sautes d’humeur. Par ailleurs, son goût et son odorat s’aiguisent et peuvent entraîner des nausées et/ou des vomissements.

C’est une période fréquemment anxiogène, car la grossesse n’est pas encore consolidée (risque de fausse couche) et les examens médicaux de contrôle sont très nombreux (échographie, prises de sang, etc.). La grossesse n'étant pas toujours visible, la personne peut parfois ressentir des difficultés à l’intégrer ou à être reconnue comme étant enceinte.

•  Durant le second semestre, le corps de la personne change de manière manifeste. Sa taille s’épaissit et son ventre commence à s’arrondir légèrement en pouvant prendre jusqu'à 500 grammes par semaine, déplaçant le centre de gravité. Cela peut procurer des douleurs de dos régulières et des difficultés à maintenir l’équilibre. L'accroissement du volume de l'utérus qui comprime les différents organes peut engendrer des troubles physiologiques. Lors d'une remontée de la cage thoracique et d'un écartement des côtes inférieures, certaines personnes peuvent alors se plaindre de douleurs sur les côtés de l’abdomen, d’essoufflements ou d’étourdissements.

On constate, une baisse de fréquence des nausées (regain d'appétit) et un regain de vitalité, d'énergie. La circulation sanguine augmente de 25% pour alimenter le placenta et le fœtus. La personne ressent clairement les mouvements du bébé et cela lui provoque de grandes émotions. La sexualité peut commencer à être problématique chez certaines personnes, notamment lorsqu'il existe une crainte de faire mal au bébé.

Souvent moins inquiète, car le bébé devient une réalité, la personne enceinte peut officiellement annoncer sa grossesse et se sent reconnue dans son statut de personne enceinte. Elle commence parfois à avoir peur de ses responsabilités et de sa posture de future mère qui la confronte avec celle de sa propre mère.

• Durant le troisième et dernier trimestre, le ventre s’étend aussi bien en largeur qu’en hauteur, les seins s’alourdissent et leur structure se modifie pour préparer l’allaitement. La personne commence à perdre de l’énergie, elle s’essouffle rapidement, se sent encombrée et fatiguée. 

L’approche de la naissance peut réveiller ou augmenter les peurs et les angoisses qui y sont liées. La personne se sent occasionnellement mal à l’aise dans son corps, encombrée par son ventre devenu très imposant. Le corps se prépare et s’entraîne pour le jour de l’accouchement. C’est alors qu'interviennent des contractions utérines, les nuits deviennent de temps en temps difficiles, car la personne ne trouve plus de position confortable pour dormir, le besoin d'uriner fréquemment raccourcit et fragmente le sommeil et l’approche de la naissance amplifie ses angoisses. Ces problèmes de sommeil engendrent alors une grande fatigue et décuplent les manifestations émotionnelles. Le poids de la grossesse est maximal et entraîne des douleurs dans le bas-ventre (distension des ligaments et des articulations du bassin). 

On ne récupère plus suffisamment et la personne se sent souvent épuisée physiquement et mentalement. L’impatience et de la lassitude s'installent, car il nous tarde d’accoucher. Cependant, l’approche imminente de la naissance intensifie, notamment chez les personnes qui n’ont pas suivi de préparation à l’accouchement, les peurs et les angoisses d’avoir mal ou de ne pas arriver à accoucher.

• L’accouchement est déclenché par la libération d’hormones, principalement l’ocytocine et l’endorphine, en partie sécrétées par le bébé. Il dure de huit à quatorze heures en moyenne pour une primipare et de quatre à sept heures pour une multipare. L’accouchement est source de douleurs, mais celles-ci restent subjectives et difficilement appréciables, car elles sont influencées par les angoisses, l’état de fatigue et la capacité de résistance des personnes.

• Le post-partum commence dès la naissance, à la maternité et se poursuit jusqu’au retour de couches (premières règles après la grossesse). C’est une période de bouleversements physiques, psychiques et familiaux importants. La personne subit de grands changements hormonaux et des transformations physiques importantes qui la fatiguent. Elle s’approprie progressivement son nouveau corps et sa nouvelle image. Elle découvre le statut de mère (première grossesse) ou doit faire évoluer ses relations avec ses autres enfants. Elle veille également à préserver son rôle (de femme) auprès de son/sa conjoint(e), tout en restant disponible pour son bébé qui nécessite beaucoup de soins et d’attention.